(extrait du livre "Neuville en Ferrain si Nœfville nous était contée" de Loïc Dupont & François Fairon, Edition MAURY, 1992)
Parmi tous les jeux que pratiquent les Neuvillois, le tir tient une place particulière.
La confrérie Saint-Sébastien des arbalétriers de Neuville est créée le 28 janvier 1875 et a pour président François Vandamme. Elle se réunit chaque semaine A la Pomme d'Or. La société disparaît avec la destruction du cabaret en juillet 1940. Les pièces détachées des arbalètes qui ont pu être sauvées des bombes se trouvent maintenant à Bousbecque, l'une des dernières localités françaises où la tradition de l'arbalète «historique» subsiste toujours. Par «historique», il faut comprendre que ces armes utilisées encore aujourd'hui à Bousbecque sont identiques à celles qui étaient employées au temps de Jeanne d'Arc. Quasiment partout ailleurs, les arbalètes ont subi des modifications et n'ont plus grand-chose à voir avec leurs soeurs aînées.
Avant ce jour regrettable de juillet 1940, les arbalétriers se répartissent en deux catégories bien distinctes. Il y a d'une part les «professionnels» qui utilisent les vraies arbalètes au tir à 30 mètres dans le jardin jouxtant A la Pomme d'Or, et d'autre part les «amateurs», plus nombreux, qui se consacrent au tir à 5 mètres avec une arbalète dont l'utilisation ne nécessite pas d'entraînement trop intensif. En effet, elle est beaucoup plus petite et légère que sa grande soeur. Elle se pratique à l'intérieur des cabarets Au Grand Pas, La Baguette et Le Labyrinthe.
Vers 1900, outre l'arbalète, le tir à l'arc à l'horizontale ou berceau, est un loisir en vogue. Les Neuvillois peuvent s'y livrer à La Pomme d'Or et à La Baguette.
Ils s'adonnent également à la fléchette et au javelot, principalement dans les cabarets de la rue de Tourcoing. Fléchette, javelot et berceau sont encore pratiqués de nos jours, la tradition du berceau subsistant grâce à l'association «Les Amis de Robin».